NOSACQ-50 (Nordic Occupational Safety Climate Questionnaire)

Questionnaire international
Le NOSACQ ou 'Nordic Occupational Safety Climate Questionnaire' a été développé par un groupe de chercheurs scandinaves (Danemark, Suède, Finlande, Norvège, et Islande), spécialisés en sécurité du travail. D’abord validé en Scandinavie, dans divers secteurs industriels (construction, transport, industrie, soins de santé, etc), le questionnaire a ensuite été traduit dans différentes langues: chinois, danois, allemand, anglais, finois, français (Belgique), hongrois, islandais, italien, néerlandais (Belgique et Pays-Bas), norvégien, perse, polonais, portugais, russe, slovène, espagnol, tchèque, suédois.
La disponibilité du questionnaire en différentes langues permet d'analyser le climat de sécurité à l'international, dans les multinationales par exemple. En outre, les résultats obtenus sont injectés (de manière anonyme) dans une base de données internationales pour assurer des comparaisons fiables.
Pourquoi s’intéresser au climat de sécurité?
Les recherches montrent que le NOSACQ permet de mesurer le climat de sécurité et de prédire les motivations en matière de sécurité, le niveau de sécurité perçu et le comportement sécuritaire autodéterminé (comportements sûrs (ou non), incidents, accidents,...). Il permet aussi d’établir des comparaisons en matière du climat de sécurité intra- et inter-entreprises. Plutôt que de s’intéresser uniquement au nombre d’incidents et d’accidents, le NOSACQ permet d’approcher la sécurité au travail d’une manière plus positive et productive.
Un score élevé au NOSACQ révèle une culture adaptée, forte, où les travailleurs partagent certaines valeurs et convictions en matière de sécurité et de prévention, et où ils agissent en fonction de ces valeurs. Il s’agit donc de règles non écrites qui déterminent comment les travailleurs interagissent, travaillent ensemble et communiquent. Le but est de voir la manière dont cette culture influence le niveau de risque et de sécurité dans l’entreprise.
Ce que le NOSACQ n’est pas
Le NOSACQ donne une idée de la manière dont un groupe de travailleurs vit et perçoit la sécurité dans l’entreprise. Le questionnaire ne permet cependant pas de déterminer pourquoi il en est ainsi: il ne s'agit que d'un premier diagnostic. On peut le comparer à la première idée que se fait un médecin généraliste de la santé de son patient. Pour identifier les causes profondes d’un problème médical donné, il faut des recherches plus approfondies et l'intervention de spécialistes en la matière.
Comment ça marche
Le NOSACQ est distribué aux travailleurs d’une organisation, qui le complètent par écrit, anonymement. Pour ce faire, l’organisation est divisée en groupes fonctionnels (équipes, unités, divisions). Le travailleur individuel est considéré comme une sorte d’observateur et de rapporteur de perceptions partagées au sein du groupe.
Le NOSACQ se compose de 50 questions (c’est pourquoi on parle aussi de NOSACQ-50). Chaque question propose quatre possibilités de réponse selon l'échelle de Likert: (1) ‘Pas du tout d’accord’, (2) ‘Pas d’accord’, (3) ‘D’accord’, (4) ‘Tout à fait d’accord’. Près de la moitié des questions (22) concernent la politique de prévention du management et de la maîtrise. Les autres questions (28) ont trait à la manière dont les travailleurs eux-mêmes se positionnent vis-à-vis de la sécurité.
Sept dimensions
Pour ce qui concerne les questions relatives au management et à la maîtrise, aucune distinction n’est faite entre le management de niveau supérieur (direction) et les chefs directs (ligne hiérarchique). Le NOSACQ tente donc d’appréhender la perception qu’a un groupe de travailleurs de l’ensemble de la ligne hiérarchique, de sa politique et de ses pratiques en matière de sécurité. Même si l'exercice semble assez abstrait aux yeux de certains travailleurs, le questionnaire a le mérite d'éviter de se transformer en une évaluation individuelle de chefs directs.
Les résultats, rassemblés sous sept thèmes ou dimensions, permettent non seulement de donner un aperçu du climat de sécurité, mais aussi d'établir des priorités dans le renforcement de la politique et la culture de sécurité.
Dimension | Exemple de questions |
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Perceptions partagées à propos de l’encadrement (management et supérieurs directs) | |
1) Importance (priorité) donnée à la sécurité (par rapport à la production), engagement, compétence (9 items) | "La maîtrise accepte que les employés prennent des risques en cas de délais serrés" |
2) Soutien et incitation à la participation (7 items) | "La maîtrise encourage les employés à participer à la prise de décisions ayant un impact sur leur sécurité" |
3) Traitement de manière équitable (6 items) | "La maîtrise recherche des causes, et non des coupables, lorsqu'un accident se produit" |
Perceptions partagées à propos de soi-même (les travailleurs à leur propre propos) | |
4) Engagement (6 items) | "Nous, qui travaillons ici, ne nous sentons pas responsables de la sécurité de chacun" |
5) Importance de la sécurité et non-acceptation du risque (7 items) | "Nous, qui travaillons ici, acceptons les comportements dangereux tant qu'il n'y a pas d'accident" |
6) Communication, apprentissage et confiance en la compétence des collègues (8 items) | "Nous, qui travaillons ici, pouvons parler librement et ouvertement de la sécurité" |
7) Confiance en la politique de prévention (7 items)
| "Nous, qui travaillons ici, considérons que les contrôles de sécurité et audits aident à déceler les risques importants" |
Source/info: National Research Centre for the Working Environment (NFA) (Danemark), Safety Climate Questionnaire - NOSACQ-50