Leçons des accidents: travail en hauteur

Information pour les travailleurs
Exemples d'accidents du travail, d'incidents et de situations dangereuses lors de travaux en hauteur à utiliser pour sensibiliser les travailleurs.
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mis en ligne le 16-01-2024 par la rédaction, prevent.be

Au Royaume-Uni, deux travailleurs ont été catapultés sur la chaussée après l'effondrement de l'échafaudage sur lequel ils travaillaient. Que s'est-il passé?

Combinaison dangereuse

Le 6 mars 2024, deux travailleurs à Buckingham (Royaume-Uni) étaient occupés sur le toit d'une maison. Ils utilisaient pour cela un échafaudage sur lequel ils avaient placé une échelle. Lorsque l'échafaudage s'est effondré, les deux hommes ont été projetés sur la route. Une voiture passant par là a pu les éviter de justesse. L'accident a été filmé par la dashcam d'une autre voiture. Par miracle, les deux hommes n'ont pas été gravement blessés. Selon un témoin, l'échafaudage a été remis en place immédiatement après l'accident de la même manière.

Stabilité des échafaudages

Seules les personnes ayant suivi une formation spéciale sont autorisées à monter, démonter ou modifier des échafaudages. Assurer la stabilité de l'échafaudage est l'un des points les plus importants. Pour les échafaudages de façade, il est par exemple crucial qu'ils soient solidement fixés à la façade avec un nombre suffisant de points d'ancrage correctement sécurisés. Les échafaudages sûrs sont reconnaissables: ils portent une carte verte sur laquelle figurent toutes les informations de sécurité pertinentes. Il n’est pas permis de surélever le plan de travail d'un échafaudage en y plaçant une échelle.

Le 8 juillet 2022, les passants ont pu voir un ouvrier du port de Ramsgate (Royaume-Uni) travailler en hauteur debout sur une palette soutenue par les fourches d’un chariot élévateur. 

Cet ouvrier faisait partie d'une équipe de trois travailleurs chargés de retirer l'équipement de travail du pont d'un bateau. Comme l'échafaudage avait déjà été retiré, les travailleurs ont soulevé une palette à l'aide des fourches du chariot élévateur pour arriver à la hauteur du pont du bateau et l'ont utilisée pour retirer les équipements du bateau. C’est ainsi qu’ils sont nottament parvenus à hisser un lourd nettoyeur haute pression motorisé sur la palette avant de le faire descendre. 

Un chariot élévateur ne peut cependant être utilisé pour soulever des travailleurs et leur permettre de travailler en hauteur que s’ils se trouvent dans une nacelle de travail appropriée et que si la combinaison ‘chariot élévateur + nacelle de travail’ fait l'objet d'une inspection régulière. 

Source: Health and Safety Executive

 

 

Un employé municipal français est chargé de procéder au changement d’une ampoule défaillante dans une école communale. L’ampoule se trouve à près de 4 mètres du sol. L’agent, accompagné d’un collègue de travail, décide d’utiliser une échelle. Il perd l’équilibre et chute. Il tombe lourdement sur la tête. Transporté à l’hôpital, l’employé décède le lendemain.

L’échelle qui se trouvait à disposition de la victime tout près du lieu d’intervention avait été jugée dangereuse et aurait dû être déclassée, mais ne l'avait pas été.

Un accident entre un camion et un élévateur à nacelle a fait deux morts et un blessé grave à Ardooie (Flandre occidentale), le 10 décembre 2013.

L'élévateur à nacelle, qui se trouvait le long d'une chaussée, devait être chargé sur un camion pour être transporté. L'ouvrier qui commandait la nacelle l'a fait monter en direction de la route, sans doute pour avoir une meilleure visibilité. Un camion est entré en collision avec la nacelle. Celle-ci s'est détachée sous le choc et a atterri sur une camionnette qui passait par là à ce moment-là. Le passager du véhicule est décédé sur le coup, l’ouvrier a succombé à ses blessures et le chauffeur de la camionnette a été grièvement blessé.

Leçon à retenir
Charger un élévateur sur un camion et travailler dans une zone de trafic impliquent des mesures de précaution particulières.


Source: 7sur7
 

Alors qu'il travaille avec un couvreur de métier à la pose de plaques de fibrociment sur le toit d'une grange, un travailleur fait une chute de 6,5 mètres dans le vide. 

Les deux travailleurs avaient été chargés de couvrir le toit d'un bâtiment qui devait être agrandi. Avant de poser les plaques, les travailleurs avaient installé un filet de sécurité en dessous de la structure portante du nouveau toit. Mais le jour de l'accident, le travailleur est passé sur l'ancien toit. Une plaque de fibrociment a brusquement cédé et il a fait une chute de 6,5 m dans le vide. La victime a été grièvement blessée.

Comment éviter ce type d'accident?

Cet accident est dû au fait que le toit de l'ancienne partie de la construction n'était pas sécurisé. Or, des mesures de protection sont indispensables pour ces toitures. Pour travailler en toute sécurité sur ce type de toiture, il faut:
- évaluer le risque de rupture lors de la préparation des travaux;
- isoler physiquement la surface de toiture non résistante à la rupture;
- autoriser l'accès à cette zone uniquement après l'application des mesures de protection requises;
- mettre en place des mesures de protection collective comme des passerelles résistantes à la rupture ou, sous certaines conditions, un filet de sécurité;
- porter une protection antichute et des chaussures de sécurité munies de semelles antidérapantes;
- en cas de doute, signaler tout danger à son supérieur.

Source: Suva

Le 24 mai 2012, un chaudronnier décède au travail, après avoir été coincé entre une poutre et le panneau de commande de la plateforme élévatrice qu’il manœuvrait.

L’accident a eu lieu sur le chantier d’agrandissement des installations d’ArcelorMittal Mines Canada, à Fermont. Le matin de l’accident, le travailleur était occupé dans le concentrateur (l’installation dans laquelle le minerai de fer est broyé finement puis centrifugé pour séparer le minerai des autres résidus). Il devait réaliser un marquage sous les poutres d’acier du plafond d’une structure du concentrateur qui permettrait d’identifier l’endroit des points d’attache de certains équipements. Pour ce faire, il a pris place dans le panier d’une plateforme élévatrice à mât articulé. Alors qu’il plaçait le panier vers un point à marquer, son dos est resté coincé entre une poutre d’acier et le panneau de commande de la plateforme. Un collègue est parvenu à le libérer en utilisant le panneau de commande de l’appareil au sol. Les services d’urgence ont été appelés et le travailleur a été transporté à l'hôpital, où son décès a été constaté.

Leçon à retenir
Avant d'utiliser à une plate-forme élévatrice, il faut analyser les risques. Il est important de repérer au préalable les éventuels obstacles qui peuvent se trouver en l'air ou sur le sol.


Source: CSST

Le 30 mars 2012, alors qu'ils étaient occupés à des travaux de pose de revêtement sur un chantier de construction, deux travailleurs de l'entreprise canadienne Revêtements ont chuté d'une plate-forme élévatrice.

Les travaux avaient pour but la construction d’un bâtiment à structure d’acier. Les deux travailleurs avaient pris place sur une plate-forme de travail élévatrice automotrice pour effectuer leurs tâches, lorsque, subitement, le système élévateur à ciseaux a subi un bris structural. Les travailleurs ont été catapultés et ont chuté au sol. Ils ont été grièvement blessés: l'un a subi une fracture du bassin et l'autre a succombé à ses blessures six jours plus tard à l'hôpital. L'enquête a montré que le matériel présentait des signes anormaux d’usure notamment au niveau des soudures sur les ciseaux et des défectuosités au niveau des valves prévues pour limiter la pression hydraulique dans le cylindre de levage.

Leçon à retenir
Un élévateur endommagé ou mal entretenu peut céder brusquement. Ces équipements doivent subir des contrôles techniques périodiques. Les documents attestant du contrôle doivent accompagner le véhicule car il faut pouvoir démontrer que l’équipement est en règle en cas d’inspection du travail.


Source: CSST

Un travailleur occupé sur un toit a fait une chute mortelle après avoir détaché son harnais de son point d’ancrage.

Que s’est-il passé?

Deux travailleurs recouvraient le toit d’un chantier de construction de plastique pour protéger le bâtiment contre la pluie. Ils portaient tous deux un équipement de protection contre les chutes et ils l’avaient attachés aux ancrages prévus.
A un certain moment, ils décident tous deux de détacher leur harnais du point d’ancrage parce que la toile en plastique qu’ils étaient en train de poser allait recouvrir ces ancrages. Un peu plus tard, l’un des travailleurs, qui reculait, tombe sur une partie du toit déjà recouverte de plastique. Il essaie de se retenir à la toile, mais elle se déchire sous son poids et fait une chute fatale d’environ 11 mètres.

Protection contre les chutes 

Le choix de la protection individuelle contre les chutes n'est possible que si d'autres mesures de prévention collective telles que le montage de mains courantes ne sont pas possibles. L'utilisation d'un équipement antichute individuel nécessite des dispositifs d'ancrage solides et bien placés.

Source/plus d'infos:
www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca : sur ce site, l’on trouve le rapport de l’accident de même qu’une animation en 3D

Un travailleur a été éjecté d'une plate-forme élévatrice qui s'est renversée. Il n'a pas survécu à l'accident. Que s'est-il passé? 

La plate-forme se renverse

Le travailleur procédait à l’inspection d’une plate-forme élévatrice à ciseau pour un client. Elle était en position d’élévation maximale, sans stabilisateurs (elle ne reposait donc que sur ses roues) pour vérifier le bon fonctionnement du dispositif de sécurité de levage. Elle était à environ 10,4 m de hauteur et les trois sections de ciseaux étaient déployées à leur maximum, quand la plate-forme s’est renversée. Le travailleur a été projeté hors de la plate-forme et est décédé des suites de ses blessures. 
L'enquête a démontré qu'il existait un dispositif de sécurité empêchant la plateforme de s’élever à plus de 7,3m sans déployer les stabilisateurs. Mais ce dispositif de sécurité d’élévation était désactivé et le travailleur ne le savait pas. Quand le mécanicien a fait avancer la plate-forme alors que celle-ci est déployée au maximum, son centre de gravité s’est déplacé et l’engin, déséquilibré, s’est renversé.

En savoir plus

  • Rapport d'enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST Canada) 
  • Animation 3D présentant le déroulement de l'accident

 

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