Pneus des chariots élévateurs: tout ce que vous voulez savoir, mais n’avez jamais osé demander
Types de pneu
En principe, il n’y a guère de différence entre un pneu de voiture ordinaire, surtout s’il est destiné à un modèle puissant, et un pneu de chariot élévateur à fourche. Comme les pneus de voiture, les pneus industriels se répartissent en trois catégories: A (le haut de gamme), B (la version standard) et C (la catégorie bon marché). Les pneus de marque font habituellement partie de la classe A et, vu leur qualité, ils sont plus chers à l’achat que les pneus des catégories inférieures. Tous les pneus de la classe A sont en caoutchouc naturel, ils sont plus onéreux mais aussi plus résistants à l’usure et mécaniquement plus robustes. Ces pneus ont une résistance au roulement inférieure et offrent donc une meilleure efficacité énergétique. Les gammes B et C sont moins chères, mais les pneus sont souvent fabriqués en caoutchouc synthétique meilleur marché mais notamment plus sensible à l’usure. Ces points doivent être vérifiés sur la fiche-produit du fournisseur de pneus, car les deux types de caoutchouc sont difficiles à distinguer visuellement.
Le bon choix…
Chaque type de chariot élévateur peut être équipé de différents types de pneu. Il arrive cependant, surtout chez les constructeurs d’Amérique du Nord ou d’Extrême Orient, que les types de pneu recommandés soient inhabituels ou difficiles à obtenir sauf moyennant supplément en Belgique. Si vous respectez les recommandations du constructeur lors de l’utilisation d’un chariot élévateur, vous n’avez en principe rien à craindre.
Et les conditions d’utilisation spécifiques? Les pneus sont-ils exposés à des températures élevées (p. ex. à proximité de fours)? Roulent-ils souvent sur des routes au revêtement irrégulier?
Pour des chariots élévateurs exclusivement utilisés à l’intérieur sur des sols secs, durs et planes, ce sont des pneus sans profil qui sont recommandés: ils ont une faible résistance au roulement et une surface de contact maximale (et donc une bonne qualité antidérapante). Pourtant, ils sont rarement choisis car la plupart des acheteurs pensent que des pneus de chariots élévateurs doivent avoir un profil, comme pour les pneus de voiture.
Pour le travail à l’extérieur, par contre, des pneus profilés sont un bon choix.
Trois grandes catégories
Il est possible de mettre trois types de pneu sur un chariot élévateur à fourche.
À bandage plein
En Europe occidentale, plus de trois quarts des chariots élévateurs ont des pneus à bandage plein. Ils sont super-élastiques (c’est pourquoi ils sont souvent désignés par l’abréviation SE). Le grand avantage de ces pneus est qu’ils ne peuvent pas crever et qu’un produit adéquat peut être livré pour chaque type d’utilisation. De surcroît, ils ont une durée de vie deux fois plus longue que les pneumatiques.
Pneumatiques
Aux Etats-Unis, la situation est tout à fait différente: là-bas, 80% des chariots élévateurs à fourche roulent sur des pneumatiques (ou pneus gonflables), les plus comparables aux pneus de voiture ordinaires. Ce serait dû au fait que les distances y sont plus longues et le parcours souvent accidenté. Il s’agit effectivement de situations dans lesquelles ces pneus sont particulièrement indiqués, puisqu’ils offrent un amorti maximal et que la chambre à air permet d’évacuer la chaleur plus rapidement. Ce point est important: en effet, l’accumulation de chaleur est le premier facteur d’usure de tous les pneus en caoutchouc. Il ne faut donc pas que ces pneus atteignent une température trop élevée surtout s’ils sont soumis à une forte contrainte (longues distances et vitesses élevées).
Pneus pleins
La troisième catégorie est aussi plus utilisée aux Etats-Unis que chez nous: il s’agit des pneus pleins ou résilients. On remarque immédiatement ce genre de pneus, car ils sont très étroits et montés sur de petites roues. Ils ont une capacité de charge élevée, mais absorbent peu les chocs. On les utilise principalement à l’intérieur, notamment dans des magasins ou entrepôts où le sol est lisse. Les chariots élévateurs à mât rétractable sont habituellement pourvus de pneus pleins, souvent en polyuréthane.
Les pneus noirs
Les chariots élévateurs à fourche ont habituellement des pneus noirs. Ce n’est pas un caprice de la mode: les fabricants de pneus ajoutent des particules de suie au caoutchouc, parce qu’elles absorbent la chaleur, évitent une usure excessive à la surface du pneu et protègent le pneu des rayons UV, qui interviennent dans le processus de vieillissement du caoutchouc. Mais ces pneus noirs ont le désavantage de laisser de vilaines traces sur les sols clairs. C’est pourquoi certains fabricants ont conçu des pneus qui ne laissent pas de traînées noires en remplaçant les particules de suie par du silicate ou de la craie et en ajoutant des antioxydants au caoutchouc pour assurer la protection contre les rayonnements UV. Mais, évidemment, tout a un prix…
Remplacement
Tous les pneus doivent être changés régulièrement, certains plus vite que d’autres. Le caoutchouc et la carcasse des pneus bon marché seront forcément de moins bonne qualité, ce qui peut compromettre la sécurité et la fiabilité du chariot élévateur à fourche. BMWT, la fédération néerlandaise défendant notamment les intérêts des fournisseurs d’engins de chantier et de matériel de transport industriel, a récemment mis les responsables logistiques en garde: il ne faut pas trop vouloir économiser dans ce domaine. Selon cette fédération, de mauvais pneus compromettent la stabilité du chariot et augmentent dès lors le risque de renversement du chariot, surtout s’il est très chargé. Or le renversement d’un chariot entraîne souvent des blessures graves pour le conducteur, même si différentes mesures de protection ont été prises (cabine fermée et port de ceintures de sécurité). Des pneus inadaptés peuvent aussi augmenter le niveau de vibrations, ce qui peut provoquer des maux de dos, et la résistance au roulement, ce qui entraîne une consommation d’énergie plus élevée.
Usure?
Pour éviter l’usure rapide des pneus, il faut adopter un style de conduite approprié: ne pas rouler vite dans les virages (ce qui entraîne souvent le blocage des roues) et ne pas démarrer et freiner brusquement.
D’autre part, comme pour les voitures, le sous-gonflage entraîne une usure prématurée des pneus et une consommation énergétique supérieure. Les bonnes pratiques préconisent dès lors un contrôle mensuel de la pression des pneus des chariots élévateurs à fourche.
Les pneus qui présentent les premiers signes d’usure ne doivent pas être systématiquement remplacés, on peut commencer par les changer de place (par essieu) pour avoir un motif d’usure plus régulier. Mais une fois que l’usure a fait son œuvre, il faut bel et bien remplacer les pneus.
Réutiliser les pneus usés
Pensez à donner une deuxième vie à vos pneus usés. Le rechapage, qui consiste à poser une nouvelle bande de roulement, est nettement moins cher que l’achat d’un nouveau pneu. Ici aussi, il faut distinguer différentes catégories de qualité. Si le rechapage a été fait de façon professionnelle, un pneu d'occasion de catégorie A peut encore servir pendant des années sur un chariot élévateur sans compromettre sa sécurité et sa efficacité, parce que la carcasse sur laquelle est posée la nouvelle semelle est généralement de qualité durable. Mais ceci n’est pas toujours le cas des pneus de catégorie B ou C…
Contrôle des chariots élévateurs équipés d’accessoires Il existe, sur le marché, de nombreux accessoires capables de ‘transformer’ un chariot élévateur en un autre appareil: basculeurs de caisses, godets, bras de grue, systèmes de pinces, nacelles,... Ces accessoires, conçus pour être montés sur les fourches du chariot élévateur, permettent à l’équipement de travail de remplir une autre fonction. C’est cette ‘nouvelle’ fonction qui détermine si le chariot élévateur combiné avec l’accessoire doit ou non être contrôlé. Si vous équipez un chariot élévateur d’un accessoire pour y suspendre un ‘big bag’, vous transformez votre équipement de travail en un engin de levage. Un engin de levage est, selon la définition du RGTP, “équipé pour et destiné à soulever et éventuellement déplacer des charges suspendues” (RGTP, art. 267.2.2) et doit donc être contrôlé annuellement et trimestriellement par un service agréé.
Si vous placez ce même ‘big bag’ sur les fourches du chariot élévateur, le contrôle n’est pas nécessaire. Il faut bien sûr tenir compte du poids maximal que peut porter le chariot élévateur et du poids maximal indiqué sur le ‘big bag’. Tableau: Chariot élévateur avec accessoire à contrôler par un SECT - Quelques exemples
|
Source: logistiek.nl