Dossier: Halte à la sédentarité au travail

Une grande partie de la population (active) belge est en surpoids ou souffre d’obésité. Le problème est d’une telle ampleur qu’on peut parler d’épidémie. Une des causes des pathologies liées à notre société d’abondance, comme l’obésité, est le manque d’exercice physique, de même que de mauvaises habitudes alimentaires.

Inactivité prolongée versus manque d’exercice
L’inactivité prolongée et le manque d’exercice sont deux choses différentes. Rien n’empêche de  faire suffisamment d’exercice, tout en restant trop longtemps assis à son bureau. Bien qu’il soit pour l’instant impossible de dire exactement combien de temps par jour on peut rester inactif, la recherche scientifique a déjà démontré que la sédentarité a un effet néfaste sur la santé.
 
Effets sur la santé
Le manque d’exercice et la sédentarité peuvent contribuer à un décès prématuré et à des troubles de la santé tels que les maladies cardio-vasculaires, le diabète, la dépression ou encore des troubles respiratoires liés à une altération des fonctions pulmonaires. Un exercice physique suffisant permet de diminuer, entre autres, le risque de cancer de l’intestin et du sein. Des études scientifiques menées auprès de patients souffrant de maladies cardio-vasculaires et de diabète ont même montré que l’impact de l’exercice sur le risque de décès prématuré était souvent équivalent à celui des médicaments.
Bien que les données scientifiques sur les effets de l’inactivité prolongée sur la santé soient encore peu nombreuses, il est néanmoins clair que la sédentarité va de pair avec un risque accru de décès prématuré et de mort causée par des maladies cardio-vasculaires.
 
Conséquences financières
Une position assise prolongée et un manque d’exercice contribuent à l’apparition de nombreux troubles de la santé et maladies, qui coûtent chaque année des millions à la société. Les employeurs en ressentent aussi les répercussions. Les travailleurs manquant d’exercice physique sont moins productifs car plus souvent absents ou en incapacité de travail, ce qui représente aussi un coût financier important. C’est pourquoi les employeurs devraient accorder une attention suffisante à cette problématique dans la sphère professionnelle.
 
Nous sommes trop paresseux
L’adulte moyen est assis plus de huit heures par jour. Plus de la moitié des travailleurs belges n’accomplit en outre pas la quantité d’exercice nécessaire. Dans la société technologique et numérisée actuelle, nous menons en effet une vie trop passive pour encore être saine. Au travail, nous passons la journée devant un ordinateur avant de prendre la voiture ou les transports en commun pour rentrer chez nous. Une fois rentrés à la maison, nous passons encore plusieurs heures assis. Il est donc grand temps de changer les choses et d’être à nouveau plus actifs.
 
Comment être plus actif?
L’idée principale est que plus on fait de l’exercice, plus l’impact de celui-ci est positif. Pour avoir une vie plus saine, il faut commencer par changer ses habitudes en matière d’activité physique. Marcher à un bon rythme, rouler à vélo, nager calmement, danser ou jardiner pendant 75 minutes par semaine est déjà bénéfique pour la santé. Une activité physique plus longue (par ex. le travail en endurance) et une activité plus fréquente/plus intensive (faire de la course à pied, du cyclisme ou bêcher son jardin, par exemple) renforceront encore cet effet positif. Idéalement, il convient de faire en plus au moins deux fois par semaine des exercices de renforcement osseux et musculaire (par ex. monter des escaliers, se lever et s’asseoir de manière répétée, marcher en montée et faire de la musculation).
Un autre défi est d’éviter de rester assis trop longtemps en se déplaçant régulièrement. Il est recommandé d’interrompre la position assise toutes les 20 à 30 minutes.
 
Au travail
Seules 20% des professions nécessitent une dépense physique suffisante. Une grande partie de la population ne bouge pas assez au travail. Un changement dans les habitudes d’exercice physique doit donc se produire non seulement dans la sphère privée, mais également au travail. Les employeurs peuvent motiver leurs travailleurs en leur montrant les avantages d’une dépense physique plus importante au travail. Ils peuvent par exemple mettre sur pied des campagnes de sensibilisation ou des formations et ateliers visant à promouvoir plus d’exercice physique.
Des adaptations relativement modestes apportées à la journée de travail peuvent déjà entraîner une nette amélioration. On peut par exemple se rendre au travail à vélo, emprunter plus souvent les escaliers plutôt que l’ascenseur, aller trouver un collègue en personne au lieu de lui téléphoner, etc.
De plus, l’affirmation selon laquelle il faut être assis pour être productif est un mythe. Au contraire, faire des pauses régulièrement favorise la productivité.
 
L’excès nuit en tout
En cas d’exercice physique
Il est important de ne pas exagérer. Ne faites jamais de sport à l’improviste et soyez toujours à l’écoute de votre corps. Avancez progressivement, sans forcer. Certains sports sont déconseillés aux personnes souffrant de maladies cardiaques ou de troubles neurologiques, pulmonaires ou musculo-squelettiques. Il faut aussi tenir compte de l’âge, le sport que l’on souhaite pratiquer et l’intensité de l’effort physique nécessaire. Mieux vaut consulter son médecin traitant ou médecin du travail avant de commencer un nouveau sport.
 
En cas de position debout
Rester trop longtemps debout est également mauvais pour la santé et le risque accru de douleurs dorsales et articulaires ou de varices n’est pas la seule raison. Une récente étude canadienne a montré que les bureaux auxquels on peut travailler debout ne constituent a priori pas une alternative plus saine aux bureaux auxquels on s’assied. Rester longtemps debout entraîne en effet une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires. Le risque serait même plus grand qu’avec le travail en position assise, même si une nouvelle étude à ce sujet doit encore le confirmer. Travailler longtemps en position debout ne peut donc certainement pas neutraliser les méfaits pour la santé du travail assis, mais cela ne peut pas être une excuse pour rester assis trop longtemps. Il est donc recommandé de bouger activement et de façon régulière en alternant les positions assise et debout pendant la journée de travail.
 
Faites le test de sédentarité
La Mutualité Partena a lancé la campagne ‘Allez on bouge’ pour faire prendre conscience de la sédentarité qui nous affecte presque tous. Le ‘test de sédentarité’ vous permet de faire le point sur vos habitudes. En fonction de vos réponses, vous êtes classé dans un des quatre ‘profils de sédentarité’.
- Le koala: Vous passez trop de temps assis. De plus, vous ne vous adonnez pas régulièrement à une activité physique ou sportive. De petites modifications dans la routine quotidienne font rapidement une grosse différence pour la santé.
- Le tigre: Vous vous adonnez régulièrement à une activité physique ou sportive. Vous atteignez donc l’objectif qui consiste à avoir une activité physique plus intensive 5 fois par semaine pendant 30 minutes ou à faire du sport 3 fois par semaine pendant 20 minutes. Mais vous passez tout de même trop de temps assis. Vous pouvez déjà faire beaucoup en modifiant légèrement vos habitudes sur ce point.
- Le pingouin: Vous n’êtes jamais plus sédentaire que ce qui est bon pour vous, mais vous faites trop peu d’activité physique ou de sport. Vous pouvez déjà faire beaucoup en modifiant légèrement vos habitudes d’exercice physique.
- Le suricate: Vous êtes sur la bonne voie! Vous n’êtes pas trop sédentaire et vous adonnez suffisamment à une activité physique ou sportive. Continuez donc de la sorte. Vous pouvez même être une source d’inspiration pour d’autres personnes.
Vous pouvez faire le test de sédentarité sur partena-ziekenfonds.be/fr/allezonbouge/test-de-sedentarite.
Source: partena-ziekenfonds.be
Source: Dr. Dirk Adang, Expert en rayonnements électromagnétiques et santé, Conseil supérieur de la Santé, Université catholique de Louvain (UCL)
: PreventActio 12/2017